Bataille de Towton: Un événement majeur dans l'histoire anglaiseAvec quelques jours de retard sur la date anniversaire, un zoom sur cette bataille qui a profondément marqué l’histoire anglaise.
Date : 29 mars 1461
Lieu : village de Towton au nord de York en Angleterre
Nations en présence : Anglais vs Anglais, Lancastre (Rose rouge) contre York ‘Rose blanche)
Armée Lancastre :Environ 25 000 hommes combattant pour le roi Henry VI, commandés par le Duc de Sommerset
Armée YorkEnviron 20 000 hommes combattants pour le roi Edouard IV, commandés par le Duc de Marsh
Le contexte avant la batailleCette bataille intervient dans ce que l’histoire a retenu comme « la guerre des roses ». Sous ce nom plutôt poétique se cache une guerre civile qui déchira l’Angleterre sur un sujet de légitimité et de succession au trône entre Henry V et Edouard IV. Commencée en 1455, elle ne prendra fin que 30 ans plus tard avec la mort du dernier héritier des Plantagenets et l’arrivée sur le trône des Tudor.
La bataille proprement diteC’est une journée d’hiver, ciel gris, de la neige et du vent. DE plus c’est le dimanche des Rameaux et cela rend les hommes nerveux de combattre un tel jour.
Les hommes de Lancastre se déploient sur une crête en hauteur en position de défense avec les archers devant. En effet, ce dernier devra monter un dénivelé d’environ 100 m et donc le ralentira, laissant le loisir aux archers de le décimer. Les soldats sont encouragés par leurs récentes victoires et sur de leur supériorité avec la présence de nombreux nobles expérimentés et mieux armés. Positionnés pres de leur base ils sont plus reposés et mieux nourris.
Coté York, se déploient en espérant l’arrivée de renforts du duc de Norfolk. De ce côté les hommes sont fatigués, ils ont marché 300 km depuis Londres. Mais il sont convaincus de leur bonne cause et considère l’adversaire comme un envahisseur du Nord ayant pactisé avec l’ennemi Ecossais.
Les Yorkistes passent les premiers à l’offensive et constatent très vite la position défensive des Lancastre. A ce moment-là la neige et la grêle redoublent mais surtout le vent change de direction et souffle maintenant face aux Lancastre. Les Yorkistes positionnent leurs archers en première ligne.
Conscient de l’avantage que lui donne le sens du vent, les Yorkistes font tirer leurs archers qui de fait ont une meilleure portée. Ils déciment les rangs des tireurs adverses. Les lancastrien maintiennent leur position. Dès qu’ils ont épuisé leur réserve les archers yorkistes récupèrent les flèches Lancastre tombées devant eux.
Voyant ses rangs se faire tailler en pièces par les flèches adverses, conscient qu’il a encore l’avantage en nombre et en équipement, le Duc de Sommerset ordonne à ses troupes d’avancer. Les archers Yorkistes reculent.
Le choc est violent, on se bat à coup d’épées et de haches. La résistance Yorkiste et forte mais la supériorité numérique des Lancastre fait la différence. La situation semble gagnée pour les Lancastre et désespérée pour les Yorkistes. C’est alors que l’armée de réserve tant attendue des Yorkistes arrive. Composée de troupes fraiches et bien armées, elle déboule sur le flanc gauche des Lancastre. Les chefs Lancastre voyant que la situation est perdue fuient le champ de bataille. Voyant cela le reste des troupes Lancastre décampent à leur tour.
Les Yorkistes se lancent à la poursuite des fuyards, le mot d’ordre est pas de quartier. Les règles usuelles du combat médiéval ne seront pas respectées, même les nobles et chevaliers seront massacrés.
Le pont qui traverse la rivière a été détruit, les troupes Lancastre sont prises au piège, ceux qui essayent de traverser seront emportés et périront noyés.
Plus de 28 000 hommes périront.
Les suites de la batailleLes Lancastriens sont mis en déroute, et la plupart de leurs chefs tués. Beaucoup de Lancastriens nobles survivants passent immédiatement au roi Édouard et ceux qui ne le font pas sont repoussés vers les zones frontières du Nord et quelques châteaux du pays de Galles.
Cette bataille marque doublement la mémoire collective anglaise. D’une part elle est liée à une guerre civile mais surtout il s’agit de la bataille la plus meurtrière et la plus violente qui se soit déroulée sur le sol anglais.
Meurtrière par le nombre de victimes qui atteint un chiffre impressionnant pour une bataille médiévale. Violente par la façon dont les victimes ont été massacrées. On retrouve encore des vestiges qui attestent de cette brutalité (cranes défoncés, fosses communes avec des hommes désarmés, …)
Quelques représentations de la bataille